2e roman de Nicolas Delisle-L’Heureux
Les Enfants de chienne fait résonner le chœur enjoué puis blessé de trois amis inséparables dans un village inanimé de la Haute-Côte-Nord!

Voici l’histoire de Louise, Marco et Laurence, un trio d’amis soudé à la vie à la mort dans un village oublié de la Haute-Côte-Nord.

Même en s’efforçant, Marco ne parvenait pas vraiment à se souvenir pourquoi il n’avait jamais rien raconté à Linda. Juste à ressasser tout ce qu’il ne lui avait pas dit, il grelottait par en dedans, en dessous des côtes. Cette ancienne vie là lui apparaissait moins réelle que la fausse, celle qu’il se fabriquait, gorge tendue en permanence et salive qui rentre de travers, depuis presque quinze ans. Il commençait à peine à s’affranchir de la horde de chiens-loups à laquelle il avait appartenu à Val Grégoire, et il ne parviendrait jamais à se débarrasser de la honte d’avoir un jour livré Louise en pâture à un Willy affamé.

Quand Louise Fowley débarque à l’improviste dans les lieux qui l’ont vue grandir, c’est tout un passé qui ressurgit, l’époque où elle formait un trio inséparable avec Marco, le fils du despote local, et Laurence, le petit frère du redoutable Willy. Le trio a éclaté avec l’adolescence. Chacun a suivi sa propre trajectoire, sans jamais échapper tout à fait à la force gravitationnelle de la tragédie, de la blessure jamais refermée.

Dans une langue poétique et vernaculaire à la fois, Nicolas Delisle-L’Heureux nous raconte cette histoire comme s’il faisait pivoter un cristal, révélant sans cesse une nouvelle facette et ne nous laissant totalement l’embrasser du regard qu’une fois toutes ses révolutions accomplies.

Val-Grégoire?

Val Grégoire est un rond-point d’environ cinq kilomètres. La rue Principale a la forme d’un lasso, ou d’une corde pour se pendre, ce qui influence le moral général. La ville est sise dans une vallée touffue de la Betsiamites, en Haute-Côte-Nord, à une centaine de kilomètres au nord de Forestville, entre le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le réservoir Manicouagan, pas si loin non plus, à vol d’oiseau, du Labrador. On s’enfonce, littéralement, sur la 385, la seule route qui rattache Val Grégoire au monde, un long tunnel d’épinettes noires qui s’élèvent en monceaux et s’enlacent en une courtepointe tricotée serrée au-dessus des têtes, jusqu’à bloquer le ciel – le ciel auquel nous, Valgrégois, ne pourrons jamais que rêver.

À propos de l’auteur

Nicolas Delisle-L’Heureux est né à Gatineau en 1981. Il vit à Montréal depuis une vingtaine d’années. Après un baccalauréat en travail social à l’UQAM, il a complété une maîtrise en service social à l’Université de Montréal. Il est coordonnateur du Carrefour d’édu­ca­tion popu­laire de Pointe-Saint-Charles et chargé de cours à l’UQAM. Les Enfants de chienne est son deuxième roman, après Les Pavés dans la mare (La Pleine Lune, 2012). Ce nouveau roman a germé au courant de l’été 2011, alors que Nicolas, faisant route en solitaire vers le Labrador, est tombé sur cette ville fantôme qu’est Labrieville, à une tren­taine de kilomètres au nord de Forestville.