Quelques solitudes – Le deuxième roman de Marianne Brisebois, après Sauf que Sam est mort

Liliane est en couple avec Julien depuis presque 10 ans lorsque leur couple éclate subitement, le dimanche soir de Pâques. Éjectée de sa propre vie, elle doit tout rebatir. Après une recherche des plus étranges sur Google, elle devient colocataire de l’étrange Simon-Pierre Cadieux. Étrange parce qu’il habite seul une immense maison sur l’Île Verte, à Laval; parce qu’il impose à Lili des règles loufoques et rigides comme on en imposerait à une adolescente.

Si les premiers temps de leur cohabitation sont bizarres et maladroits, Lili et Cadieux (c’est ainsi qu’elle l’appelle) en viennent à voir chez l’autre le reflet de leur propre solitude. Liliane doit se remettre de sa propre rupture, de toutes ses « amitiés » perdues. Cependant, elle constate rapidement que les blessures de son coloc sont plus profondes, insidieuses. Un pas à la fois, une bouchée à la fois, ces écorchés apprendront à se connaitre et à grandir!

– Hmm… je sais pas encore si je peux dire que je suis heureux, mais je le suis de plus en plus souvent. J’ai moins de solitudes qu’avant. J’apprends à me défaire de celles qui font mal. J’accepte celles dont j’ai besoin pour être moi-même. C’est correct d’en avoir quelques-unes. Toi aussi, tu t’en gardes un peu.
– C’est vrai. Je veux être seule pour certaines choses, dans certains coins de ma tête. J’apprivoise mes solitudes, je les aime plus qu’avant. Mais je me sens heureuse quand celles qui font mal disparaissent tranquillement.

Quand deux solitudes se rencontrent…

Est-ce que ça multiplie les solitudes? Est-ce que ça diminue les solitudes? C’est un peu la question que propose l’autrice Marianne Brisebois avec son deuxième roman. Lili et Cadieux se rencontrent à un moment où leur vie respective est remplie de solitudes. Chacun porte en soi des épreuves qui l’ont poussé vers l’Île Verte, à Laval, pour affronter ces solitudes.

Quelques solitudes, c’est un roman coup de poing sur une rencontre forcée entre deux trajectoires opposées. Sans la recherche Google, Lili n’aurait jamais trouvé Cadieux, son humour grinçant et son talent sans pareil. À 26 ans, cette future auteure et, à 27 ans, ce pianiste chevronné forment un duo insoupçonné, étrange, mais bienveillant l’un envers l’autre.

À vrai dire, si ce n’était pas de leurs solitudes, et d’un détour forcé par les îles, Lili et Cadieux n’auraient jamais évolué dans cette nouvelle ère où ils cohabitent sereinement avec leurs solitudes!