La sueur est un désir d’évaporation – Anne Genest

Roman tout en délicatesse conjuguant suspense et mélancolie.


« Jacinthe aimait la sueur. Elle disait qu’une partie de son corps quittait la pesanteur. À force de se mettre dans cet état, à force de courir, elle s’élevait au-dessus des tracas. Plus elle courait, moins elle était soucieuse. Elle éliminait ce qui n’allait pas. Par la course, elle se purifiait. Elle croyait que vieillir était un soulagement. Savoir différencier l’essentiel de l’accessoire venait avec l’âge. Elle n’avait plus rien à perdre. Elle se moquait des injonctions. Comme Sénèque, elle distinguait vivre sa vie et exister. Au lieu de voir le temps s’écouler, elle voulait prendre part, bouger. Avoir le corps à bout de course était jubilatoire, à l’entendre parler. »

Anne Genest ne fait rien à moitié. Elle court et elle écrit avec la même intensité, la même passion et la même générosité. Ce roman est une invitation à prendre la vie à bras le corps, à envisager le vieillissement comme une occasion de se renouveler plutôt que comme le début de sa fin.