En pyjama, dans le confort de ma chambre, j’ai eu la chance de discuter avec India Desjardins au téléphone concernant la parution de son nouveau roman pour adultes La mort d’une princesse. Bon, mettons les choses au clair, «roman pour adultes» est un terme employé pour définir l’œuvre, mais l’auteure préfère ne pas catégoriser ses écrits. Elle écrit avec l’inspiration du moment, selon ses pulsions. Elle m’a racontée qu’elle aime écrire selon ses envies : les romans d’Aurélie Laflamme étaient supposés être toute autre chose au départ, mais une inspiration, une force intérieure l’a poussée à écrire ce que nous en connaissons aujourd’hui. C’est grâce à cette série jeunesse qu’India Desjardins s’est taillé une place de de choix dans la littérature québécoise.

La mort d’une princesse met en scène le personnage de Sarah, une femme épanouie dans sa carrière, une chef d’entreprise. Elle possède une très grande maturité, elle est posée et maintenant prête pour une vie amoureuse épanouie. À l’âge de 31 ans, celle-ci vit une rupture amoureuse qui lui permettra de tuer la princesse en elle. Toutes ses illusions sur l’amour mourront peu à peu pour retomber les deux pieds sur Terre. Elle vivra ainsi pendant sept longues années, à se questionner sur l’amour tout en analysant les relations de couple autour d’elle. Que se passe-t-il lorsque la princesse en nous meurt? Est-ce la fin de l’amour, des artifices, du prince charmant? Comment Sarah pourra s’épanouir dans sa vie personnelle?

Dans ce nouveau roman, India Desjardins questionne l’ère des réseaux sociaux. L’action se déroule en 2008 et en 2015, il est alors possible de distinguer l’avant et le après de la création de Facebook. Celle-ci m’expliquait que, depuis l’arrivée de ce site, elle avait l’impression de vivre une vie parallèle entre la réalité et Facebook. Elle était très dépendante de ces réseaux sociaux et maintenant, elle essaie d’être moins présente sur ces plateformes de discussions pour laisser place à ses rêveries : l’icône de Facebook n’apparaît même plus dans son téléphone intelligent. Cette auteure adore rêver et lorsqu’elle utilisait cette application sur son cellulaire, elle avait l’impression de ne plus pouvoir tomber dans la lune si facilement : ses pensées étaient remplacées par des interactions et des notifications sur Facebook. «Mes pensées me manquaient», a-t-elle ajouté.

Les réseaux sociaux sont abordés dans le but de créer une réflexion tant pour l’auteure que pour les lecteurs. Depuis leur apparition, nous voyons constamment ce que les autres font : leurs tristesses, leurs bonheurs. Facebook nous remémore même des souvenirs des années précédentes : il est impossible d’effacer notre vie sur ce site. Des souvenirs de nos exs, de nos amis, de nos voyages. On s’inflige des masques sociaux pour ne pas déranger les autres a ajouté India Desjardins. On oublie nos réelles émotions, on ne les vit plus comme avant. Nous devons oublier nos peines pour ne pas offusquer ou distraire nos amis. Tout doit être réglé rapidement et nous ne prenons plus le temps de réellement vivre nos chagrins et nos bonheurs. Les réseaux sociaux marquent le début d’une ère de comparaisons et même de changements.

Par contre, les réseaux sociaux ne sont pas que malsains. «Ça donne une vitrine de promotion qu’on avait pas avant pour les romans,» disait l’auteure. «J’adore recevoir des photos taguées de mon livre sur Instagram, j’adore ça.»

India Desjardins est, d’ailleurs, une adepte des livres en format papier. Elle adore les lire, les sentir, les tenir entre ses mains. Avoir l’objet réel entre ses mains et pouvoir tourner les pages est un petit bonheur pour cette dernière. Elle adore que la couverture de son roman possède une illustration qui reflète l’histoire, qui soit à son goût. Elle choisit même la texture de la couverture du livre pour qu’il soit doux et agréable à tenir. «Je veux que mon livre soit assez beau pour être sur Instagram

Par ailleurs, e titre, La mort d’une princesse, désigne que nous devons tuer nos illusions intérieures et vivre dans la réalité. «La désillusion peut aussi être positive.» Elle tente de faire comprendre aux célibataires que l’amour parfait n’existe pas, que le véritable amour est simple et banal. Il ne faut pas nécessairement vivre un coup de foudre pour être en amour, car cela peut nous faire mal, nous brûler l’intérieur. «L’amour c’est doux, c’est juste ça. Juste être bien avec quelqu’un.»

J’ai demandé à l’auteure quel serait le conseil qu’elle aimerait donner à des jeunes filles se questionnant sur l’amour. «Tuer sa princesse intérieure», a-t-elle répondu sans hésitation. Elle ajoute que les jeunes femmes, tout comme les jeunes hommes doivent arrêter de croire aux mensonges de la séduction. Si un garçon nous dit «T’es tellement différente des autres», mais qu’il ne fait aucun effort pour nous voir, ça n’en vaut pas la peine. Elle m’expliquait que quand nous tuons notre princesse intérieure, nous sommes conscients de ces actes qui nous font plus de mal que de bien. «Il faut arrêter de croire à des mots qui sont du vent.»

La mort d’une princesse est un roman pour retrouver la femme forte en nous, pour enfin vivre dans la réalité. «Ça finit jamais bien quelque chose qui est dans l’illusion», ajoute l’auteure. C’est une fiction émouvante, vraie, simple, mais qui nous fait prendre conscience de la réalité.

Ce nouveau roman d’India Desjardins sera disponible dans toutes les bonnes librairies le 8 février prochain. N’oubliez pas de taguer ce nouveau livre sur Instagram surtout. 😉

 

Crédit pour la photo à la une : Charlotte Roy