Un essai sur l’influence de la fiction sur nos relations amoureuses

C’est en 150 pages que l’autrice India Desjardins nous invite à nous poser la question qui guide son essai.

La fiction pourrait-elle influencer notre perspective du monde, et plus particulièrement nos relations amoureuses?

Le processus est pertinent, tout comme son sujet. Et India Desjardins y répond, à sa façon, en décortiquant la relation entre Mister Big et Carrie. Qui sont-ils? Deux personnages centraux de la populaire série Sex and the city, diffusée de 1998 à 2004. Du moins, l’autrice tente d’y répondre, avec un regard bienveillant, en démontrant que cette relation présentait tous les traits de la violence psychologique… au petit, puis au grand écran. Encore plus, la finale de la série, qui trouve encore écho dans la culture actuelle, était-elle si heureuse que la série le laisse croire?

Le premier essai de l’autrice

Après la série Aurélie Laflamme, la série India et moi, et même une bande dessinée sur la fertilité, India se lance ici dans le processus d’un essai. Et elle le fait bien. Le processus est senti, documenté et référencé. Le tout débute pendant la pandémie. L’autrice de Québec défile son fil Instagram, puis tombe sur le dilemme suivant : « Big ou Aidan? » Ébranlée par les commentaires et le débat en faveur de Mister Big, elle y propose sa réponse.

Comme on peut le constater, ma réponse à la fameuse question « Big ou Aidan? » dépasse largement la longueur acceptable pour un commentaire sur Instagram, mentionne l’autrice dans le dernier chapitre de son essai.

Un thème à débattre

Personnellement, je n’ai pas vu la série Sex and the city. Ai-je vu les films? Sans doute, mais je n’en garde aucun souvenir. J’ai eu, malgré les centaines de références de l’autrice, à parcourir le web pour mettre des visages sur les noms, notamment d’acteurs et d’actrices de la série. Ça ne m’a pas empêché d’apprécier le style et le rythme d’écriture. L’autrice nous fait voyager dans l’action de la série, en parallèle à l’action de ses recherches. À mes premières lectures, je me suis surpris. Je ne m’attendais pas à cela. À quoi m’attendais-je? Aucune idée! Mais Mister Big n’était pas un personnage de fiction, plutôt une métaphore de relations toxiques basées sur le physique (couvert et découvert).

Les amours toxiques. Qu’est-ce qu’un amour toxique? Une relation violente? Une relation unidirectionnelle? Violente comment? Toxique comment? Dans une époque où le consentement est de plus en plus présent, l’essai d’India Desjardins trouve une place bien importante. Il faut ouvrir le débat; s’assurer qu’on en parle. La plupart du temps, c’est ce que montre l’autrice dans cet essai, la toxicité n’est pas flagrante dans les œuvres de fiction. Elle est néanmoins présente et affecte notre subconscient. Le cerveau étant facilement modelé, il ne lui faut que quelques exemples pour comprendre que c’est peut-être (et je mets l’importance sur ce mot) la norme qui est présentée!

Jeunes et moins jeunes, vous considérez-vous pris dans une relation avec un Mister Big comme partenaire, peu importe son sexe? Croyez-vous que la fiction peut influencer notre perception des amours et des relations toxiques? Si vous vous posez la question, l’essai d’India Desjardins y répond avec élégance et délicatesse.