C’est du 3 au 6 novembre 2022 que le Centre des congrès de l’Hôtel Rimouski accueillait le Salon du livre de Rimouski. Jeunes et moins jeunes se sont déplacés pour aller à la rencontre de leurs auteurs préférés et pour faire de belles découvertes littéraires.

Pour l’occasion, je me suis entretenue avec trois auteurs présents : Mathieu Dufour, Catherine Éthier et Marina Orsini.

Mathieu Dufour

Présent avec sa bande-dessinée humoristique qui raconte ses anecdotes de vie, Mathieu Dufour a clairement été victime de sa popularité à Rimouski! Les gens étaient présents et la file d’attente s’étirait sur plusieurs mètres.

Nous te connaissons comme humoriste, pourquoi avoir décidé de te lancer dans la création d’une bande-dessinée?

En fait, à la base, je n’ai pas voulu faire de bande-dessinée. C’est Pratico-Pratique, la maison d’édition, qui m’a approché pour que j’écrive un livre. Je leur ai répondu que je n’avais rien à dire, ça ne me tentait pas d’écrire un livre. Finalement, avec mon équipe, on a dit en joke : «Imagine on ferait une BD avec des histoires! » . À la longue, on a trouvé que c’était vraiment une bonne idée et on l’a fait! On a plongé dans ce projet-là sans poser de questions et on a créé une BD.

Ça te fait quoi de voir l’engouement que ton livre a créé ?

C’est tellement le fun! C’est comme lorsque je sors un nouveau projet et que je vois que les gens embarquent et sont au rendez-vous. Je suis vraiment privilégié, en fait, d’avoir une gang qui me suit autant et qui embarque dans ma folie. Venir au Salon du livre, c’est juste une autre opportunité de rencontrer les gens, j’aime ça rencontrer mon public.

Catherine Éthier

Présente avec son livre, Une femme extraordinaire, qui soulève des sujets à la fois tabous mais d’une haute importance, Catherine Éthier était sans aucun doute, une belle rencontre à faire.

Ton livre aborde un thème assez lourd, voir même tabou, on remarque que tu utilises quand même beaucoup l’humour au travers des pages, est-ce que tu crois que ça aide à mieux faire passer le sujet?

Je ne sais pas! Ça n’a pas été volontaire, je ne me suis pas dit que j’allais mettre beaucoup d’humour parce que le sujet est lourd et que j’ai peur de faire peur aux gens. C’est un roman qui est vraiment près de moi, il y a beaucoup de choses qui sont inspirées de ce que j’ai vécu. Chez nous, on est comme ça, pour désamorcer les situations difficiles, on utilise l’humour. Certains lecteurs me l’ont reproché mais je crois que pour d’autres personnes ça peut aider. Je suis comme ça, c’est dans ma personnalité.

Pourquoi avoir voulu se lancer dans ce défi d’écrire un livre avec comme thème un sujet difficile ?

Ça m’habitait beaucoup depuis un bon moment. En 2018, le passage d’Hubert Lenoir à Tout le monde en parle m’a interpellé. Ça n’allait pas très bien dans ma vie et de voir quelqu’un vivre ce que j’ai vécu, souvent dans ma vie, quand j’essayais de mettre des mots sur mon mal. Je n’étais pas capable de dire le mot suicide, c’était impossible pour moi que ça m’arrive. Ça vraiment été l’élément déclencheur, j’avais déjà l’idée du roman mais ça réorienter le récit et c’est ça que j’avais envie de dénoncer, cette espèce de pudeur, de peur, qu’on a de prononcer ce mot là. Je ne savais pas comment le roman allait finir, je me suis laisser aller. C’était un sujet qui était vraiment près de moi donc c’est pour ça que j’ai voulu en parler.

Comment vies-tu ton expérience des salons du livre jusqu’à présent?

J’adore ! Je ne savais pas à quoi m’attendre, ça me gênait beaucoup que les gens viennent me rencontrer pour que je signe leur livre. J’ai fait pleins de belles rencontres, les personnes se confient beaucoup. C’est assez universel, beaucoup de gens ne vont pas bien. C’est agréable avoir ces discussions, j’en ai eu avec des personnes de tous les âges et de tous les milieux. Ça me touche beaucoup que des gens me lisent, c’est le but quand tu écris un livre, mais on dirait que je n’en reviens pas. Je ne m’attendais pas à tout ça! Je suis très touchée.

Marina Orsini

Du côté gastronomique, j’ai rencontré Marina Orsini qui était présente avec son livre de recettes Gourmande. Un livre magnifique, idéal à glisser dans le cadeau de ta mère pendant le temps des fêtes!

D’où vient la passion pour la nourriture et pourquoi avoir voulu en faire un livre?

Ça vient de la famille! Je viens d’une famille de gourmands. C’est certain que le fait que j’anime une émission de cuisine, depuis trois ans, ça l’influence davantage. Plus on cuisine, plus on a le goût de cuisiner. Je n’aurai pas pu faire ce livre à 25 ans… Plus on vieillit, plus on se rend compte de notre héritage, de qui on est, d’où on vient. J’ai des racines italiennes, québécoises et écossaises, il y a des influences françaises. Quand ma mère est décédée, c’était une grande gourmande, on a perdu son livre de recettes et encore aujourd’hui, on ne sait pas où il est. Ça davantage créé le besoin de rassembler les recettes de ma famille. En écrivant mon livre, je me suis rendu compte que je rendais hommage à cinq femmes au travers ça. Je crois aussi que le timing de la vie a fait que c’était le temps de le faire. Ça été beaucoup de travail, mais ça n’a pas été difficile à écrire. On dirait que je portais ce livre depuis toujours dans mon coeur. Donc c’est de perpétuité les racines et les traditions. Il y a beaucoup de photos de ma famille au travers les pages ainsi que de moi au fil des ans, c’est un livre très personnel, ça fait un peu office de journal intime.

C’est ta première expérience des salons du livre, comment tu l’as trouve jusqu’à présent?

C’est hallucinant! La première fois que j’ai tenu mon livre , je me disais que ça ne se pouvait pas. Lorsqu’il est dans l’ordinateur c’est moins concret… En plus, il est exactement comme je voulais. C’est un grand cadeau que Québec Amérique m’a fait. C’est un beau privilège.

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