En cette période bien particulière, on trouvait qu’on manquait un peu de positif… La CLIQC a donc décidé de mettre en lumière les gens d’ici! Artistes, humoristes, entrepreneurs, sportifs… Découvrez davantage avec nous ces personnalités en tous genre, qui agrémentent notre quotidien!

Aujourd’hui, nous vous présentons un entrepreneur de Québec, Yanik Guillemette. Président et fondateur de Outgo (entre-autre!), son parcours inspire la résilience et la persévérance! 

 ——————— ENTREVUE ———————

Plus jeune, quel genre d’enfant étais-tu?

Trouble lol ! J’ai toujours aimé défier l’autorité et repousser les limites, ça n’a pas tellement changé en vieillissant. J’étais du genre à jouer au Nintendo et au Playstation, je n’aimais pas les sports et je rêvais d’être en affaires! Ça n’a pas changé non plus.

À quel moment as-tu eu le déclic pour ton métier?

Quand j’avais 5-6 ans, mon père m’emmenait vendre des trucs sur la route avec lui.  Je trouvais que son lifestyle de ne pas avoir de patron, de gérer son propre horaire et d’avoir des revenus en fonction de ses efforts et de ses stratégies était tout-à-fait pour moi.

Quelle a été la réaction de tes parents, tes proches?

Ma mère trouvait ça risqué (comme tout le reste) et j’ai reçu peu d’encouragements de mes proches. J’ai fait le saut en laissant mon emploi dans le milieu des finances, alors que tout le monde me conseillait de garder mon emploi.

Parle-moi de ton parcours ensuite?

J’ai ouvert mon premier bureau sur Grande-Allée, sans clients, sans projets, sans vraiment avoir d’argent. Je me suis présenté à la communauté des affaires comme entrepreneur et j’ai bâti le momentum autour de mon entreprise. Après environ 6 mois, j’ai été en mesure de convaincre un investisseur de parier sur moi et mon premier projet immobilier. Ce projet a mené à près d’une vingtaine d’autres, immeubles locatifs, condos, au final, j’ai développé environ 300 terrains résidentiels et commerciaux dans la grande région de Québec, en plus d’une centaine de logements/maisons.

Ta plus grande fierté jusqu’ici ?

De n’avoir jamais abandonné. Le développement immobilier c’est brutal! Les villes ne sont pas accommodantes du tout, la population en général est peu favorable aux projets et le financement est quasi-impossible à obtenir. Souvent, les gens doutent de ta capacité à livrer et tu dois piloter des centaines de sous-traitants, qui ont eux aussi leurs propres combats, leur propre réalité. Ne jamais avoir baissé les bras et avoir livré 100% de mes projets est ma plus grande fierté, après ma femme et mes enfants!

Nomme une ou plusieurs personnes qui t’ont inspirées durant ton parcours?

Michel Boutin, il est un investisseur immobilier hors-pair, un maître de la gestion d’entreprise, aujourd’hui, à la tête du groupe Groupe Athos, qui détient Lépine Cloutier et Urgel Bourgie. Ensuite, Donald Trump, pour sa capacité à penser gros. Venant d’une toute petite ville, j’avais de la difficulté à voir grand, j’ai pu tester mes limites en lisant ses livres. Et finalement, ma femme Marie Rose, parce qu’elle a toujours été là pour moi, même dans les moments les plus difficiles, quand tout semblait perdu. Elle non plus n’a jamais baissé les bras et à toujours cru en moi.

Quelles embûches as-tu dû traverser pour te rendre où tu es aujourd’hui?

C’est indescriptible. J’ai traversé l’enfer, aller-retour. À vrai dire, j’ignore moi-même où j’ai puisé la force de continuer à un certain point. Je me souviens qu’en janvier 2015, je devais prendre des bains pour réduire ma pression et me calmer pour être capable de fermer les yeux juste pour aller au lit. Être entrepreneur, c’est très difficile, tout n’est pas rose et j’ignorais à quel point ça pouvait devenait laid en affaires. Cette expérience m’a rempli d’humilité, de sagesse, de franchise et de résilience… ces qualités qui font en sorte que mon entreprise et moi nous en sortons particulièrement bien en cette période marquée par la COVID-19.

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui aimerait faire ton métier?

Développer sa carapace et garder le focus. Si l’opinion des autres t’affecte, si tu as peur de te faire dire non et que tu vois les obstacles comme la fin, tu dois entraîner ton esprit à garder le focus sur tes objectifs, trouver des solutions, à poursuivre le combat, même s’il semble perdu d’avance. Il y a toujours une solution, si elle n’apparait pas clairement à première vue, elle va venir à force de te battre. Il y aura toujours des gens qui vont te juger, dès que tu tentes ta chance en affaires, tu dois les laisser faire et te concentrer sur tes objectifs, tes rêves, parce que ce ne sont pas tes détracteurs qui vont payer tes factures. Réussir, ça peut être aussi simple que de ne pas abandonner, ce qui est moins simple, justement, c’est de ne pas abandonner lol !

Dans le contexte actuel, comment fais-tu pour garder le moral et surtout, rester positif pour la suite?

Comme je le disais, mon parcours difficile m’a outillé pour faire face à ce genre de défi. Nos problèmes sont tous temporaires, sans exception, cette histoire de COVID-19 n’y fait pas exception, c’est temporaire. L’ampleur du problème dépend largement de notre aptitude à y faire face et de nos émotions dans le contexte, parler de mes émotions avec mes proches, prendre du temps pour des activités simples, comme le dessin, la lecture, le repos, la marche ce sont tous de bons moyens pour garder le moral. Pour ce qui est de rester positif, je l’ai toujours été, même si en ce moment, c’est très difficile de l’être. Ça va passer.

Dans 10 ans, tu aimerais….

Profiter de ce que j’ai bâti avec ma famille. Voyager, découvrir de nouvelles passions, de nouveaux endroits. J’aimerais refaire du parachute et de la course. Boire du vin et me réveiller à l’heure qui me plait, parce qu’en ce moment, je suis vraiment «écœuré» de me lever à 6h00 chaque matin! Haha