La multitalentueuse Mariana Mazza dévoile un autre pan de sa personnalité avec ce récit biographique empreint de sensibilité et de tendresse. Loin des feux de la rampe, elle revisite ses souvenirs d’enfance dans le quartier Montréal-Nord auprès de sa mère immigrante. Plongée en eaux douces amères.

On connaît l’artiste pour son franc-parler, son énergie solaire et son irrévérencieuse audace. Ce qu’on commence à saisir, c’est sa très grande profondeur et le regard tout en finesse qu’elle pose sur les êtres et les situations. Sous la verve décapante, l’autrice hyper­sensible se découvre, magnifique par son authenticité, dans ce récit qui trace le portrait d’une petite fille d’origine libano­uruguayenne issue de la classe moyenne, élevée par une mère monoparentale qui doit cumuler les emplois pour joindre les deux bouts. Explorant les thèmes de l’identité, de l’appartenance, ce témoignage est un vibrant hommage à l’univers qui l’a définie.

La plume lumineuse et raffinée de Mariana Mazza a déjà séduit le lectorat de La Presse grâce à quelques articles qui ont fait parler, et ses chroniques littéraires sur le plateau de Bonsoir bonsoir! ont fait tout un tabac. Dans ce premier livre, elle dépeint un monde qui nous happe dès les premiers mots, nous retenant captifs : le quartier où elle a vécu, les familles immigrantes qu’elle a côtoyées, les enseignants qui l’ont inspirée, les lieux enchanteurs qu’elle a fréquentés, tels le Club argentin, le cinéma Langelier et le marché aux puces Cinq étoiles. Mariana y décrit ses réflexions, ses peurs, ses questionnements, ses impressions propres à l’enfance de ­façon si intime qu’elle touche à l’universel. Un récit inspirant qui nous ramène à nos propres souvenirs, nous rappelant qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est vraiment.