📸: Stéphane Bourgeois

Le coup d’envoi de la 57ᵉ édition du FEQ a offert aux milliers de festivaliers une soirée vibrante, marquée par la voix émotive d’Alessia Cara, un dansant Rod Stewart et un hommage empreint de respect à Serge Fiori, figure emblématique de la musique québécoise.

La soirée a commencé sur les Plaines avec l’arrivée sur scène de Stewart, vêtu de son légendaire costume brillant, une image immédiatement reconnaissable. Les fans, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, ont été sous le charme du charisme indéniable du rockeur, et ont chantés dès les premiers instants.

Rod Stewart n’a pas fait dans la demi-mesure : chaque chanson était un moment de communion avec la foule, où les spectateurs se sont laissés emporter par la voix rauque et émotive de l’artiste, bien qu’un peu moins en hauteur que par les années passées. On lui pardonne, il a plus de 80 ans! Des classiques comme “Do Ya Think I’m Sexy?” et “Tonight’s The Night” , ça reste des classiques!

Une setlist soigneusement pensée

Rod Stewart a su allier ses grands succès des années 70 et 80 à des morceaux plus récents, offrant ainsi un spectre musical complet pour ses fans de toutes les générations. La setlist a révélé la profondeur de sa carrière, alternant entre ballades émouvantes et titres rythmés qui ont secoué la foule. Mais c’est sans doute “Forever Young” qui a provoqué l’un des moments les plus poignants de la soirée. L’atmosphère s’est alors faite plus intime, alors que Stewart, accompagné de son orchestre, a su captiver l’audience avec cette ballade intemporelle.

Le public québécois, réputé pour son enthousiasme et sa chaleur, n’a cessé d’encourager l’artiste, qui a d’ailleurs pris un moment pour saluer l’énergie unique de cette ville qu’il considère comme un second chez-lui. « Québec, vous avez un cœur énorme, » a-t-il lancé entre deux morceaux, provoquant des ovations dans la foule. Rod Stewart n’a pas seulement été un chanteur sur scène hier soir, il a incarné un véritable showman, naviguant entre la musique et l’interaction avec le public. À 80 ans, l’artiste a montré qu’il n’a rien perdu de sa vivacité et de sa passion. Les solos de guitare, les performances de saxophone et la présence de sa chorale ont renforcé l’aspect spectaculaire de ce concert.

📸: Dylan Page

Alessia Cara : un retour attendu et un public conquis

Après presque une décennie d’absence au FEQ, Alessia Cara a foulé la scène de la Place George‑V devant une foule compacte et fébrile. Souriante et visiblement touchée, la chanteuse ontarienne a enchaîné ses plus grands succès, de Here à Scars to Your Beautiful, tout en partageant de nouvelles chansons tirées de son dernier album Love & Hyperbole, sorti en février.

« Je me sens tellement chanceuse d’être ici, surtout au Québec. Vous avez toujours été un public incroyable ! », a-t-elle lancé entre deux morceaux, provoquant une vague d’applaudissements. Sa voix claire et puissante, son charisme contagieux et elle a su porter plusieurs messages durant la soirée, comme des messages d’acceptation de soi et de résilience.

Hommage à Serge Fiori : un moment de recueillement

Au-delà des projecteurs et des basses vrombissantes, la soirée a aussi laissé place au recueillement. Quelques jours après la disparition de Serge Fiori, voix mythique d’Harmonium, le Festival d’été de Québec lui a dédié un hommage sobre mais chargé d’émotion sur les Plaines d’Abraham. Images d’archives et extraits de Si on avait besoin d’une cinquième saison ont rappelé l’influence indélébile de Fiori sur la chanson québécoise. Un moment de silence, puis des applaudissements nourris ont uni le public dans une même pensée.

Une ouverture prometteuse pour la suite

Entre nostalgie, découvertes et hommage, le FEQ a lancé son édition 2025 avec une programmation audacieuse, capable de réunir toutes les générations. Hier soir, la Place George‑V affichait complet, signe que la musique a encore ce pouvoir rare : nous rassembler, malgré la pluie et le quotidien!