Le 07 août prochain, l’auteure Marie-Christine Chartier fera paraitre son huitième roman aux Éditions Hurtubise, l’autofiction Oasis. Après nous avons offert le déstablisant récit Le garçon d’encre (Éditions Hurtubise, 2024) ou celui réconfortant Le sommeil des loutres (Éditions Hurtubise, 2020), l’auteure qui se trace un chemin en humour depuis quelques années nous propose cette fois une première autofiction qui heurte, chamboule, panse, tout en conservant le style sensible et imagé qui lui est propre.

Dans une mer de sable, jusqu’à toi j’ai navigué – Synopsis

À seulement 30 ans, Emmanuelle Thériault cumule les succès professionnels : ses romans sont adulés des lecteurs et elle est la prochaine étoile en humour! Le problème, c’est que tous ces highs, tant sur scène que dans sa carrière littéraire, sont bien éphémères et suivis de profonds moments d’insatisfaction. C’est surtout sa vie amoureuse qui semble l’échapper. En couple avec Louis depuis cinq ans, elle ne peut se résoudre à quitter le hygge qu’il incarne, même s’ils n’ont plus grand-chose en commun.

Puis, dans cette mer de sable montréalaise, elle fait la rencontre de Rhéaume, un populaire humoriste qui a le vent dans les voiles. La complicité est instantanée. Emma est subjuguée par ce qu’il représente, un phare dans cette houleuse période d’introspection. Bien qu’elle comprenne rapidement qu’elle ne pourra résister longtemps à cette attirance fulgurante, Rhéaume semble insaisissable. Emma devra faire des choix qui l’amèneront à faire face à ses plus grandes failles et à oser regarder l’oasis en pleine face. Elle voit son propre visage, mais n’est-il qu’un mirage?

Autofiction miraculeuse et nécessaire ❤️‍🩹

Le huitième roman de Marie-Christine Chartier offre une dimension nouvelle, un accès différent, aux récits de l’auteure. Si Le garçon d’encre vous avait pris de court par sa chute, celui-ci vous prendra de court par son aspect autofictif. Si vous suivez Marie-Christine Chartier depuis 2018, soit depuis la parution de son tout premier roman aux Éditions Hurtubise, L’allégorie des truites arc-en-ciel, vous savez reconnaitre parmi des dizaines sa plume unique. Elle a le don d’imager ses propos, de faire rire même quand tout va mal ou, à l’inverse, de tirer quelques larmes dans les moments de pure beauté. L’auteure parvient à écrire, avec humour, justesse et authenticité « des romans contemporains qui portent sur les relations humaines. (C’est la façon que j’ai trouvée d’en parler sans dire que ce sont des histoires d’amour, de crainte de perdre la moitié du lectorat, parce qu’il ne faudrait surtout pas que les hommes lisent des histoires d’amour, voyons donc, d’un coup qu’ils auraient des émotions […] ». J’ai volontairement écourté la citation, je vous laisse lire le punch de cette citation. 😉

Je vais être honnête, j’ai toujours l’habitude de m’étendre en éloges quand je termine mes lectures des romans de Marie-Christine Chartier. Cette fois-ci, la vérité, c’est que je manque de mots. Si l’auteure n’a vécu ne serait-ce qu’un pourcent de ce que le personnage d’Emma vit en 240 pages, alors je suis profondément troublé. Je suis l’auteure depuis 2018, depuis le tout premier roman que j’avais acheté pour un voyage en Floride (j’avais finalement lu le livre avant de partir). Je connais peu l’humoriste, beaucoup plus l’auteure, que j’ai eu la chance de rencontrer au Salon International du Livre de Québec, à ses lancements et dans le cadre d’entrevues pour LA CLIQC. Des échanges, nous en avons eus de nombreux. Mais ça, Oasis, ça m’a renversé!

Pour avoir la chance de vivre quelque chose de grandiose, il faut aussi prendre le risque de souffrir. Mon cocon ne me convient plus, je suis un cristie de beau papillon et je veux essayer de voler, au risque de m’écraser. Ou peut-être, peut-être, que je vais juste planer.

Soleil incandescent, tu bouleverses tous mes sens

Dans la dernière année, l’auteure Marie-Christine Chartier a écrit une autofiction qui nous renverse, mais qui est nécessaire. Elle explore habilement les thèmes de la performance, de la sexualité, des relations abusives et de l’amour de soi. C’est sans doute pourquoi le livre est si brûlant, incandescent, mais lumineux. Le chemin de l’amour de soi n’est pas toujours agréable, mais il est nécessaire et, comme le dit l’auteure, « [l’écriture du roman] a été nécessaire pour moi ».

Oasis est venu me chercher à plusieurs moments. Les chapitres se succédaient rapidement et venaient titiller des parts de moi où ça faisait mal et où je devais arrêter de lire pour prendre deux/trois bonnes respirations. En toute honnêteté, Oasis est nécessaire pour la société où elle est présentement. Je vais aller plus loin que ça et parler pour la gent masculine. Messieurs, vous devez lire ce roman! Il y a, dans cette autofiction de Marie-Christine Chartier, un important message pour vous tous, pour nous tous qui cotoyons la gent féminine et qui souhaitons être plus que des partenaires, des alliés.

Marie-Christine Chartier : un talent loin d’être un mirage

L’oasis est souvent synonyme de mirage. Il n’en est pas question quand on parle du talent de l’auteure Marie-Christine Chartier. Ses précédents romans se sont vendus à plus de 100 000 exemplaires partout au Québec et les droits de certains d’entre eux ont même été vendus à l’extérieur du Canada. En lisant Oasis, vous retrouverez le confort de son écriture, une écriture qui réconforte, qui laisse place aux images (qui peuvent tant contrarier, plaire, faire rire ou pleurer). Retrouvez également un récit au rythme plus épuré, une musique qui laisse la chance aux personnages de se métamorphoser en avançant vers la destination finale, l’oasis.

Le seul hic, comme tous les livres de Marie-Christine Chartier, c’est que, lorsque vous aurez terminé votre première lecture du roman Oasis, vous ne pourrez plus jamais le relire une première fois!