« J’fais pas juste exister, j’vis maintenant! »

Six ans après les événements du premier roman de Mélissa Perron, la charmante Fabienne Dubois mène une vie presque rêvée. Son emploi dans un maison de soins palliatifs la comble de joie. Elle peint plus que jamais et vit toujours avec son amoureux Fred. Une vie presque rêvée? C’est justement à cause de Fred. Après Promets-moi un printemps, où on découvre Fabienne, celle-ci a fait la grande découverte d’apprendre qu’elle était autiste. Un diagnostic qui redéfinit son passé et illumine son quotidien.

Presque rêvée…

Le deuxième tome s’ouvre sur la mort de la mère de Fabienne. Cette dernière lui lègue un duplex à Saint-Auguste-sur-Mer, un magnifique village du Bas-du-Fleuve. Fabienne songe d’abord tout simplement à le revendre. Cependant, une fois sur place, l’immeuble défraichi et sa cour jonchée de déchets la charment. Le petit patelin et ses habitants la ravissent. Bref, elle a le coup de foudre pour le fleuve, ses vagues, son bleu et ses grèves. Habituée à ses routines bien établies, tous ces imprévus bouleversent Fabienne; son phare en pleine forêt lui manque.

Autre chose la bouleverse. Ou plutôt, quelqu’un la bouleverse. Charles, un revenant de l’Ouest canadien, retrouve Fabienne, près du phare, à un moment critique de sa relation avec Fred. Ce qui s’annonçait comme un week-end sans histoire, hors de la ville, à faire état du duplex devient soudainement l’occasion de plus d’une remise en question pour Fabienne.

Au loin, mais bien dans sa tête, Fabienne voit le mirage d’une vie neuve ondulée sur le fleuve. Une vie où elle plonge volontairement dans les imprévus, dans les détours d’horaires. Fabienne osera. Mais jusqu’où?

Un roman bleu

Un roman bleu parce que québécois; merci à cette nouvelle expression pandémique. Un roman bleu parce que près du fleuve, plutôt qu’en forêt. Un roman bleu parce que présentant l’autisme, ses beaux et moins beaux côtés. Une histoire bleue parce que présentant l’autisme au féminin.

Après la dépression, l’autrice explore ici le thème de l’autisme. Si Promets-moi un printemps nous présentait une Fabienne refusant de baisser les bras devant son hiver qui n’en finit pas de finir, Belle comme le fleuve nous présente une Fabienne sereine dans son nouvel état. Comme elle le dit si bien, elle ne fait pas qu’exister, elle vit. Elle vit au travers de son diagnostic, se permettant et comprenant ses diverses manies jusque-là inexpliquées. Tout a un sens maintenant; ses réactions fortes, ses routines, sa nécessite de contrôler.

Le deuxième roman de Mélissa Perron permet à chaque lectrice interpellée de se sentir Belle comme le fleuve!